lundi 29 mars 2010

Il y a urgence dans les urgences

Avez-vous été malade dernièrement ?  Suffisamment pour vous présenter à l'urgence ?  Non ?  Vous êtes bien chanceux!  Priez pour que cela ne vous arrive jamais car vous avez de bonnes chances de vivre une expérience désagréable.  Probablement très désagréable même et pas seulement parce que vous souffrez.

C'est ce qui m'est arrivé la semaine dernière et je veux vous en parler.  Pas pour me plaindre, mon cas n'était pas si grave et cette expérience ne m'aura pas traumatisée à jamais...  Mais elle m'aura amenée à une réflexion qui, elle, est troublante.  Je vais donc vous la raconter afin de vous sensibiliser au problème urgent que vit le Québec et son système de santé. Mon but n'étant pas de vous faire part de mes ennuis personnels, je vais donc vous épargner les comments et les pourquois afin de vous relater que les faits. Voici donc mon histoire:

LA PATIENCE DES PATIENTS

J'ai commencé à être malade le vendredi soir et comme mon état se détériorait, dimanche matin j'ai décidé d'appeler Info-Santé un service québécois qui permet de rejoindre un professionnel de la santé en cas de problème non urgent. Après m'avoir patiemment écouté et interrogé sur mon état, on m'a fortement conseillé de me rendre à l'urgence. 
Ce que je m'apprête à vous relater en quelques lignes n'a rien des histoires d'horreur qu'on entend régulièrement au sujet des urgences au Québec.  Il n'y a rien eu d'extrordinaire à voir et je ne m'attarderai pas sur nos petits maux respectifs. Il y a même eu de moments assez joyeux, nous étions pour la plupart des gens de bonne compagnie.  Disons que malgré tout l'atmosphère était bonne.  Heureusement car nous avons partagé la petite salle d'attente pendant plus de 12 heures.  Nous étions un petit groupe ensemble, tous arrivés entre 10h00 et midi et repartis entre 23h00 et minuit.  Et nous attendions... Il arrivait souvent des ambulances avec des patients avec des problèmes cardiaques.  Entre 16h00 et 23h00, personne n'a été appelé pour voir le médecin. Vers 19h00, on nous a dit qu'un autre médecin arriverait à 20h00 et qu'après ce ne serait plus long. J'ai été la première appelée... à 23h00. Quand on m'a appelé, les gens ont applaudi... À partir de ce moment, tout s'est mis à aller très rapidement et quand je suis ressortie vers minuit, la salle d'attente était presque vide. Ce qui veut dire que s'il y avait eu un médecin et un(e) infirmier(e) de plus pendant quelques heures en après-midi, le temps d'attente à l'urgence aurait été de seulement 1 heure ou 2. 

Et il m'a fallu y retourner le mercredi suivant et ce fut le même scénario ou presque.  Le dimanche j'ai attendu 14 heures pour environ 1 heure de soins et le mercredi j'ai attendu 9 heures pour environ 15 minutes de soin.

LA PATIENCE DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ

Au cours de ces deux journées, je n'ai rencontré que du personnel compétent et gentil.  Je ne nomme pas l'hôpital car je crois que la situation peut s'appliquer à plusieurs hôpitaux de campagne mais je tiens à dire qu'à aucun moment je n'ai eu un mauvais service.  Que ce soit la dame qui m'a parlé à Info-Santé ou l'infirmière du laboratoire, les médecins ou les infirmiers de l'urgence, tous ont été d'une extrême gentillesse. 

Mais pourront-ils le rester ?  La fatigue et le ras-bol viendront-ils altérer leur amour du métier ?  Le manque de médecin de famille et d'infirmier(e) touche tout le Québec...  Qu'en sera-t-il demain avec la population qui vieillit ?

C'est ce donc je veux vous parler dans mon prochain billet. D'ici là,  n'hésitez pas à me faire part  de vos commentaires.

À bientôt.

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